Combien de sortes de champignons trouve-t-on dans votre exposition? Depuis quand pratiquez-vous la cueillette? Combien de visiteurs sont déjà venus aujourd’hui? Avez-vous prévu une conférence? Qu’ont en commun ces questions? Elles relèvent plutôt d’un style fermé. Elles n’incitent pas l’interlocuteur à fournir des informations plus approfondies ou à partager quelques anecdotes intéressantes.
J’ai expérimenté différents types de questions à poser il y a quelques années lors d’un stage en journalisme, craignant la page blanche une fois de retour au bureau (même si le télétravail était déjà possible pour ce type de profession). Le journaliste expérimenté du jour m’a confirmé la mauvaise nouvelle: la collecte d’informations n’avait pas été très fructueuse…
Avec du recul, je rêve de poser d’autres questions à ce « champignonneur » passionné du côté du Chablais vaudois (dans l’intérêt des lecteurs et lectrices du journal):
- D’où vient votre passion des champignons?
- Que viennent chercher les visiteurs de votre exposition?
- Comment coupez-vous les champignons pour assurer la repousse?
- Quelle est votre recette préférée de champignons?
- Comment trouver facilement des champignons comestibles dans la région?
Lors d’un entretien d’embauche (ou d’une évaluation), le type de questions posées revêt une importance particulière, permettant à l’entreprise d’affiner ses critères de sélection et au candidat de mieux comprendre le poste. Une question ouverte se caractérise par les éléments suivants:
- Elle invite la personne à prendre un moment pour réfléchir
- La réponse contient des faits ainsi que des impressions personnelles, des opinions ou des idées sur le sujet
- L’attention est portée sur la personne interrogée, favorisant un échange ouvert
Et pourquoi ne pas encourager votre interlocuteur à poser des questions ouvertes? Cela équilibre la discussion. Pour ce faire, il ne faut pas divulguer tous les détails d’une anecdote ou d’une opinion, afin d’encourager le questionnement.
En coaching, l’art de poser des questions est essentiel. On parle alors de questions puissantes, invitant souvent le client à reconsidérer son approche de son problème ou de son ambition:
- De quoi as-tu besoin pour prendre cette décision?
- Si j’étais telle personne, qu’aimerais-tu me dire?
- A quoi ressemble le succès?
- Quoi d’autre?
Nous posons tous des questions chaque jour, mais combien visent simplement à confirmer notre vision du monde existant? Poser une bonne question favorise une écoute plus attentive, dans l’idée de comprendre le point de vue de l’autre. Comme le disait Carl Rogers, psychologue nord-américain, la confiance se construit grâce à une écoute active et empathique, ce qui permet ainsi des réponses beaucoup plus riches.
Article publié sur HR Today. Félix d. Hauswirth, psychologue et consultant en ressources humaines